Alain MASKENS
Chers amis bruxellois, chers amis des Bruxellois,
Je suis plus que jamais préoccupé par l’avenir de notre pays. Il reste condamné à l’éclatement le long de la frontière linguistique, et seul un sursaut des Bruxellois pourra modifier cette évolution.
Certes, la 6ème réforme de l’Etat a renforcé certaines compétences de la Région bruxelloise, dans les domaines de l’économie et de l’emploi notamment, tout comme elle l’a fait pour les autres Régions. Mais en même temps, elle a renforcé le pouvoir des Communautés française et flamande : des compétences relevant jusqu’ici du fédéral sont transférées au gouvernement flamand et au gouvernement de la communauté française et seront donc exercées dorénavant par ces gouvernements (ou via les Commissions communautaires) sur le territoire bruxellois.
De plus, des compétences telles la culture, l’enseignement, la jeunesse et les sports, l’accueil des primo-arrivants, cruciales pour l’avenir de la Région, restent aux mains des Communautés. Elles échappent donc au gouvernement bruxellois et au verdict de l’électeur bruxellois (voir diagramme ci-dessous). On se rappellera que le gouvernement bruxellois avait lancé un plan d’urgence pour accélérer la mise à disposition de bâtiments scolaires pour les nouvelles générations de petits Bruxellois : la Communauté flamande l’a attaqué à la Cour Constitutionnelle et a fait supprimer cette mesure pour les années à venir !
Plus insidieux, mais plus grave encore, le Sénat issu de cette 6ème réforme sera composé sur une base purement linguistique (quasi ethnique, puisque le changement de régime linguistique ou l’identification comme ‘bilingue’ des mandataires politiques sont interdits) plutôt que sur une base régionale. Or toute nouvelle réforme de l’Etat devra passer par le Sénat, et Kris Peeters compte dès à présent sur ce nouveau Sénat pour lancer la 7ème réforme de l’Etat. C’est dire que les positions bruxelloises ou « zinneke » n’y seront pas soutenues.
Autre illustration, la Région bruxelloise n’est pas représentée au Parlement Européen. En effet, les Bruxellois doivent (et devront en 2014) voter soit pour les candidats « francophones » (avec les Wallons, dans le collège électoral francophone) soit pour les candidats« néerlandophones » (avec les Flamands, dans le collège électoral néerlandophone). Les Bruxellois n’ont donc pas la possibilité de choisir parmi une liste de candidats bruxellois. Ce système ne garantit nullement la présence d’un représentant Bruxellois au sein du parlement européen – et s’il est élu, il devra obéissance et loyauté à un parti linguistique dominé par la Wallonie ou la Flandre…
Enfin, rappelons que, malgré nos appels, les politiciens bruxellois sont restés organisés en sections ‘locales’ des partis communautaires monolingues, plutôt que de s’organiser en partis bruxellois bi(multi-)lingues. Ainsi, aux prochaines élections, ce sont deux partis libéraux (un FR, un NL), deux partis socialistes, deux partis écolo et deux partis démocrates-chrétiens qui se présenteront à l’électeur. Sans oublier le FDF (partisan de la Nation francophone Wallonie-Bruxelles) et la N-VA (qui demande l’indépendance de la Flandre).
Le risque d’une évolution du pays vers un confédéralisme « à deux » est donc aujourd’hui plus fort que jamais, et les élections de 2014 constitueront à cet égard un tournant décisif.
Face à cette évolution, les citoyens Bruxellois ont un rôle important à jouer. Ils sont nombreux, dans leur vie professionnelle et associative à s’être depuis longtemps débarrassés des carcans linguistiques. Les jeunes bruxellois ne sont pas en reste, comme Kompany et Stromae l’ont si bien manifesté à leur façon.
Mais ce ne sera pas suffisant. Il faudra que l’électeur bruxellois puisse exprimer clairement son opposition au système communautaire actuel.
Dans cette perspective, j’espère encore (mais sans trop d’illusions) un sursaut des membres bruxellois des partis traditionnels, j’attends d’eux qu’ils s’organisent sur une base régionale et non plus sur une base linguistique. J’attends qu’ils représentent dans chacun des partis la société bruxelloise dans son ensemble. J’attends qu’ils cessent de prendre leurs ordres à Namur, Gand, Anvers, Louvain, Wavre ou Bastogne.
A défaut, je continuerai d’apporter mon soutien aux citoyens qui ont fondé ProBruxsel, parti multilingue qui prône un fédéralisme d’union basé sur les Régions, seul à même de garantir l’avenir de notre pays et de constituer pour l’Europe un modèle constructif.
Chers amis bruxellois, chers amis des Bruxellois,
Je suis plus que jamais préoccupé par l’avenir de notre pays. Il reste condamné à l’éclatement le long de la frontière linguistique, et seul un sursaut des Bruxellois pourra modifier cette évolution.
Certes, la 6ème réforme de l’Etat a renforcé certaines compétences de la Région bruxelloise, dans les domaines de l’économie et de l’emploi notamment, tout comme elle l’a fait pour les autres Régions. Mais en même temps, elle a renforcé le pouvoir des Communautés française et flamande : des compétences relevant jusqu’ici du fédéral sont transférées au gouvernement flamand et au gouvernement de la communauté française et seront donc exercées dorénavant par ces gouvernements (ou via les Commissions communautaires) sur le territoire bruxellois.
De plus, des compétences telles la culture, l’enseignement, la jeunesse et les sports, l’accueil des primo-arrivants, cruciales pour l’avenir de la Région, restent aux mains des Communautés. Elles échappent donc au gouvernement bruxellois et au verdict de l’électeur bruxellois (voir diagramme ci-dessous). On se rappellera que le gouvernement bruxellois avait lancé un plan d’urgence pour accélérer la mise à disposition de bâtiments scolaires pour les nouvelles générations de petits Bruxellois : la Communauté flamande l’a attaqué à la Cour Constitutionnelle et a fait supprimer cette mesure pour les années à venir !
Plus insidieux, mais plus grave encore, le Sénat issu de cette 6ème réforme sera composé sur une base purement linguistique (quasi ethnique, puisque le changement de régime linguistique ou l’identification comme ‘bilingue’ des mandataires politiques sont interdits) plutôt que sur une base régionale. Or toute nouvelle réforme de l’Etat devra passer par le Sénat, et Kris Peeters compte dès à présent sur ce nouveau Sénat pour lancer la 7ème réforme de l’Etat. C’est dire que les positions bruxelloises ou « zinneke » n’y seront pas soutenues.
Autre illustration, la Région bruxelloise n’est pas représentée au Parlement Européen. En effet, les Bruxellois doivent (et devront en 2014) voter soit pour les candidats « francophones » (avec les Wallons, dans le collège électoral francophone) soit pour les candidats« néerlandophones » (avec les Flamands, dans le collège électoral néerlandophone). Les Bruxellois n’ont donc pas la possibilité de choisir parmi une liste de candidats bruxellois. Ce système ne garantit nullement la présence d’un représentant Bruxellois au sein du parlement européen – et s’il est élu, il devra obéissance et loyauté à un parti linguistique dominé par la Wallonie ou la Flandre…
Enfin, rappelons que, malgré nos appels, les politiciens bruxellois sont restés organisés en sections ‘locales’ des partis communautaires monolingues, plutôt que de s’organiser en partis bruxellois bi(multi-)lingues. Ainsi, aux prochaines élections, ce sont deux partis libéraux (un FR, un NL), deux partis socialistes, deux partis écolo et deux partis démocrates-chrétiens qui se présenteront à l’électeur. Sans oublier le FDF (partisan de la Nation francophone Wallonie-Bruxelles) et la N-VA (qui demande l’indépendance de la Flandre).
Le risque d’une évolution du pays vers un confédéralisme « à deux » est donc aujourd’hui plus fort que jamais, et les élections de 2014 constitueront à cet égard un tournant décisif.
Face à cette évolution, les citoyens Bruxellois ont un rôle important à jouer. Ils sont nombreux, dans leur vie professionnelle et associative à s’être depuis longtemps débarrassés des carcans linguistiques. Les jeunes bruxellois ne sont pas en reste, comme Kompany et Stromae l’ont si bien manifesté à leur façon.
Mais ce ne sera pas suffisant. Il faudra que l’électeur bruxellois puisse exprimer clairement son opposition au système communautaire actuel.
Dans cette perspective, j’espère encore (mais sans trop d’illusions) un sursaut des membres bruxellois des partis traditionnels, j’attends d’eux qu’ils s’organisent sur une base régionale et non plus sur une base linguistique. J’attends qu’ils représentent dans chacun des partis la société bruxelloise dans son ensemble. J’attends qu’ils cessent de prendre leurs ordres à Namur, Gand, Anvers, Louvain, Wavre ou Bastogne.
A défaut, je continuerai d’apporter mon soutien aux citoyens qui ont fondé ProBruxsel, parti multilingue qui prône un fédéralisme d’union basé sur les Régions, seul à même de garantir l’avenir de notre pays et de constituer pour l’Europe un modèle constructif.