Alain MASKENS
Les derniers sondages politiques (Le Soir/RTL et La Libre/RTBf) confirment une nouvelle fois que la Belgique et Bruxelles vont connaître des années difficiles.
Les derniers sondages politiques (Le Soir/RTL et La Libre/RTBf) confirment une nouvelle fois que la Belgique et Bruxelles vont connaître des années difficiles.
Le Soir
Séparatistes : NV-A 31.2% + Vlaams Belang 9.6% = 40.8%
Confédéralistes : CD&V 17.4%
TOTAL : 58.2%
LLB
Séparatistes : NV-A 30.8% + Vlaams Belang 9.9% = 40.7%
Confédéralistes : CD&V 17.9%
TOTAL : 58.6%
Séparatistes : NV-A 31.2% + Vlaams Belang 9.6% = 40.8%
Confédéralistes : CD&V 17.4%
TOTAL : 58.2%
LLB
Séparatistes : NV-A 30.8% + Vlaams Belang 9.9% = 40.7%
Confédéralistes : CD&V 17.9%
TOTAL : 58.6%
Une large majorité (58%) des électeurs de Flandre soutiennent soit des partis indépendantistes (Vlaams Belang, + NVA : 41%) soit un parti confédéraliste, le CD&V : 17 à 18%. Pour ce dernier, que l’on ne s’y trompe guère : il a toujours été un farouche opposant à la reconnaissance de Bruxelles comme région à part entière. Son confédéralisme est bien un confédéralisme à deux, Flandre et Wallonie co-gérant « leur » capitale.
Le CD&V m’inquiète d’ailleurs plus que les autres : sous des dehors policés, il reste imprégné de nationalisme identitaire, linguistique.
Par la voix de Kris Peters et celle de Wouter Beke, il a déjà clairement annoncé l’ouverture de débats sur la 7ème réforme de l’Etat, dès après les élections de 2014.
Le risque est donc grand que la Flandre politique exige bientôt un confédéralisme poussé à deux Etats, la Flandre et la Wallonie, co-gérant leur petite capitale commune. Et le risque est grand que les partis francophones réagissent … en francophones, consommant la rupture sur base linguistique et la fin de toute perspective digne de ce nom pour la Région bruxelloise.
Seule l’affirmation d’une Région bruxelloise décomplexée, multiple, multilingue, peut créer un contrefeu efficace face à cette dérive.
Une Région qui affirme aussi bien ses valeurs, ses ambitions et ses droits, que sa volonté de coopération et solidarité avec toutes les autres Régions.
Une Région qui exige d’être libérée de la tutelle des communautés et partis linguistiques, pour casser la logique binaire et destructrice de la confrontation flamands/francophones.
Une Région qui exige de disposer d’une assise territoriale et fiscale correcte, pour pouvoir se déployer équitablement et efficacement, quelles que soient les options plus ou moins indépendantistes ou confédéralistes prises par ses voisines. Ce dernier point est évidemment crucial, au vu des résultats des sondages actuels. J’y reviendrai plus en détail dans de prochains articles.
Mais qui osera exiger cette émancipation de Bruxelles ?
Malheureusement, pas les politiciens bruxellois affiliés aux partis traditionnels. Ces partis, majoritairement flamands ou wallons, refusent obstinément d’abandonner les structures communautaires, qui leur permettent de maintenir leur emprise sur Bruxelles.
De plus, confondant frontière linguistique et frontière régionale, ils sont prêts à laisser la Région bruxelloise enfermée dans son carcan actuel (le territoire laissé à la Région bruxelloise par les précédentes réformes de l’Etat est plus petit que ceux de la ville d’Anvers ou de Namur !)
La pression devra donc venir des citoyens Bruxellois eux-mêmes.
Pression pour amener les politiciens bruxellois à s’organiser sur une base régionale et non plus sur une base communautaire, francophones d’un côté, néerlandophones de l’autre.
Pression pour dépasser les tabous, et ouvrir sur de nouvelles bases des débats – tels ceux de la frontière régionale de Bruxelles – trop longtemps pollués par la question linguistique.